Conteur écolo en pays de Brocéliande

Participation libre et consciente

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Quelques lignes en dehors de toute féérie (encore que) pour présenter et expliquer la démarche que j’adopte quant à mon activité et la tarification qui l’encadre et la porte.

À partir des vacances d’automne 2022, je propose sur les animations à mon initiative, plutôt qu’un tarif fixe, une participation dite “libre et consciente”.

L’initiative se veut expérimentale et évolutive. Notamment parce qu’elle figure un modèle qui atteint parfois ses ambitions tandis qu’elle échoue en d’autres occasions. Alors, en complément de l’approche et des explications indispensables en face à face – parce que le contact humain pèse pour beaucoup dans la démarche – je souhaite définir ici ce que j’y vois et ce que je propose.

Quelles sont les ambitions ?

En ces temps de douloureuse économie mondiale et, par voie de fait, individuelle, l’ambition première est, bien évidemment, l’accessibilité de mon travail. Ma volonté est que chacun puisse profiter de mes animations quels que soient sa situation et ses moyens tout en me permettant de développer mon activité de manière durable.

Comment définir ma participation ?

La démarche vise à établir un équilibre entre ce que vous a apporté l’évènement (sur le fond et sur la forme) et vos capacités financières sinon matérielles.

Matérielles ?

Un autre enjeu est de considérer l’échange au-delà du carcan monétaire et accepter de s’en éloigner. S’il est complexe de s’en affranchir et s’il est un fait que j’ai besoin d’un revenu comme n’importe qui, il est plaisant de réduire l’hégémonie du dollar et de ses petits copains ! C’est la raison pour laquelle je parle de “participation” plutôt que de “prix” libre. Le troc peut remplacer l’argent et faire valoir ses droits sous une multitude de formes : fruits et légumes, conserves maison, échange de services, …

La fourchette de prix

Le modèle du prix libre et conscient appelle souvent la question de la mise en place ou non d’une fourchette de tarifs.

Si on affiche une sorte d’ “attendu”, le prix est-il encore libre et conscient ? Ne risque t-on pas finalement de refouler, sans le vouloir, des gens qui, face au prix plancher, renoncent par manque de moyens et refusent de ne pas rémunérer “justement” l’artiste ? Sans parler d’une éventuelle gêne ou culpabilité dont on se passera volontiers.

Sans en proposer, le public considérera t-il, d’une part les coûts engendrés par l’évènement ? D’autre part la spécificité de certaines disciplines (par exemple, s’agissant des arts du spectacle, le fait que le revenu doit couvrir, au-delà du face à face public, le temps de réflexion / conception / répétitions ainsi que les éventuels accessoires et décors) ?

Ma réponse figure un entre-deux qui me semble adapté à ma situation. Il n’est pas possible de considérer à l’identique des personnes habituées voire investies auprès d’une structure, associative par exemple, et des personnes de passage, ce qui est le cas d’une audience de spectacle.

Je mets à disposition une fourchette de prix en étant clair sur le fait qu’elle est indicative et qu’il est permis d’en sortir.

Quelles limites ?

En cette première étape, ce fonctionnement ne concerne que les animations à mon initiative et non les demandes privées.

Il m’apparaît aujourd’hui compliqué de l’appliquer aux entreprises et services publics, notamment car les interlocuteurs peuvent subir des pressions de la part des gestionnaires / décisionnaires quant à la nécessité de restrictions financières sans qu’il me soit possible de les atteindre et sans qu’ils aient conscience de la démarche et des enjeux qu’elle implique. Les concernant, je demeure sur une grille fixe.

S’agissant des associations, c’est plus complexe encore puisqu’il est possible de se retrouver face à des réalités très différentes entre celles à 100% bénévoles et à portée locale et les fédérations de grande ampleur dont le fonctionnement et les usages ont plus à voir avec les grandes sociétés et peuvent amener les écueils évoqués ci-dessus. Pour elles, c’est du cas par cas !

Dans un monde idéal, on aurait envie de grosses associations qui enchérissent en guise de soutien à l’égard des plus petites qui ne disposent pas de leur budget… C’est une forme d’invitation / encouragement à l’égard de laquelle je reste sceptique mais sait-on jamais…

Quels changements ça engendre sur les Contes errants ?

Aucun. J’espère. Il ne s’agit pas de revoir mes jauges à la hausse pour compenser une éventuelle perte. Non, je crois fermement en un tel modèle et j’ai espoir de, peut-être, avoir à ajuster sans qu’il soit question de renoncer.

Comment ça se passe ?

Après réservation, vous recevez par mail un document explicatif visant à ce que le temps soit laissé de découvrir la démarche et ses enjeux. La suite se mène en face à face parce que si j’aime ce que je fais, c’est pour beaucoup grâce à nos rencontres et nos échanges.

À l’issue des heures partagées, j’aime recueillir vos impressions, vos émotions et que discussions et transaction se déroulent naturellement. Cette dernière se fait de main à main sans que soit attendu la moindre justification.

Pour ce qui est des participations autres, cela se fait aussi dans l’échange en lien avec mes propres besoins.

À bientôt !

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